25/05/2012

Le minimalisme... mais ça vient d'où ?



Est-ce le dernier mouvement hype du XXIe siècle ? La documentation technique minimaliste deviendrait-elle "très tendance" ?...
Au risque de vous décevoir : et bien non !

Le minimalisme trouve ses origines dans les travaux de  John M. Carroll (qui n'avait pas l'honneur d'être un authentique "technical writer", lui).
Le manuel fondateur date de 1990 : "The Nurnberg Funnel - Designing Minimalist Instruction for practical Computer Skills", aux éditions du MIT

Le second ouvrage de John Carroll s'intitule "Minimalism beyond the Nurnberg Funnel",  toujours chez  MIT Press.

Effaré de constater que l'on tendait à enseigner les bonnes pratiques de la documentation utilisateur selon les mauvaises pratiques dites "de l'entonnoir de Nuremberg" ("Nurnberg funnel"), En effet, la méthode du bourrage de crâne n'a pas vraiment fait ses preuves (sauf pour l'abrutissement de l'apprenant).
Pire encore : "Carroll observed that modern users are often already familiar with much of what is described in the typical long manual. What they need is the information to solve the particular task at hand. They should be encouraged to do them with a minimum of systematic instruction."
 On notera que, pour Carroll, le fondement de la rédaction technique est bien de donner à l'utilisateur l'information dont il a besoin pour accomplir une tâche, et ceci avec un minimum d'instructions. 


Depuis le premier ouvrage de Caroll, un beau bouquet d'articles a été publié. Prenez le temps de jeter un oeil sur :


2 commentaires:

  1. Savoir élaborer une bonne documentation technique ne nécessite pas de formation préliminaire dite "bourrage de crâne".

    Il s'agit simplement de répondre parfaitement aux besoins de l'utilisateur et de ne lui donner que l'information strictement utile dans le cadre de l'exploitation de sa documentation.

    Ce sont les fondements mêmes du métier de rédacteur technique, lequel exige de grandes capacités de collecte, d'analyse et de synthèse d'informations ainsi qu'un esprit de communication pédagogique, le tout traduit clairement dans le cadre du domaine d'intervention.

    Ainsi, le "non retour" à la documentation dite aujourd'hui "minimaliste" ne fait que dénoncer d'importantes dérives dans le métier, non pas seulement liées aux formations "bourrages de crâne", mais également à l'incapacité naturelle de nombreux rédacteurs d'assumer correctement leur tâche.

    Il est évidemment plus facile de copier le contenu de liasses techniques ou autres ("faire du papier") que de faire l'effort nécessaire afin de fournir un produit "propre" à l'utilisateur.

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  2. Effectivement, c'est bien pour cela qu'il y a de véritables formations au métier de rédacteur technique (Université Denis Diderot, Université Haute-Bretagne2 Université Blaise Pascal, Université de Bretagne Occidentale...). Toutes ces formations enseignent bien COMMENT démarrer un projet de documentation (non, pas par les liasses techniques..., c'est-à-dire "Définir qui est votre utilisateur final".

    Le bourrage de crâne est généralement pratiqué par le rédacteur qui n'a pas été formé au métier.

    Sur le "non retour" aux méthodes de documentation minimaliste, voir l'article de JoAnn Hackos dans la bibliographie. Il faudrait aussi demander aux grandes entreprises high tech pourquoi elles ont formé leurs équipes de documentation au minimalisme (et surtout leur impact sur le coût de la documentation)...

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